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 ESTELLE BILCOCQ 

Je souhaite travailler la notion de territoire, en incitant les habitants à se l’approprier

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ESTELLE BILCOCQ

Artiste plasticienne Land Art, propose aux participants des actions éphémères en espace publique. Des marquages constitués de matériaux naturels pour porter des messages ou laisser une empreinte. Ces traces peuvent souligner l’avancement des travaux, suggérer les lignes des aménagements futurs, parler de soi…des portraits-éphémères. Elle initie une réflexion sur les notion de territoire, de frontières et de passages. Cela pourrait susciter différents espaces d’expressions : un mur « à peindre », un mur « de paroles », un mur « à graphs », etc. Le travail de Land Art peut se poursuivre, en décorant mais aussi en aménageant cette fois de manière plus pérenne : nous pourrions élaborer des portes/lieux de passages, repères, espace détente, lieux de rencontres, recoins, cabane ou tunnel...

L’action a commencé en février 21 avec des pointillés dans l’herbe, des couronnes de fleurs aux cerisiers et diverses constructions en osier, dont les deux cabanes encore en place. Nous nous sommes appropriés l’espace. En juin nous avons tissés des vêtements aux arbres : une robe en macramé, un bikini avec les adultes lors de la ZAD, des yeux en céramique avec les enfants ; puis une robe en feuilles en juillet, tout en décorant les mobiliers urbains de fleurs, en mode pixel-land art.
Un atelier a repris en novembre avec le modelage de « portraits de nos voisins » avec les adultes qui désiraient découvrir la céramique ; les travaux ont été exposés le jeudi 17 décembre, et à cette occasion le groupe d’adultes a souhaité continuer le travail en céramique pour décorer l’espace extérieur, un street art en relief à la thématique végétale, qui débute ce vendredi 7 janvier, et que nous pourrions installer au printemps.
Les enfants de l’école André Bernard ont participé en juin au projet du Rollins-des-villes et ont réalisés des oiseaux en terre et en matériaux manufacturés : des plumes de calligraphie et petite quincaillerie… ils sont revenus le jeudi 17 décembre et ont tissé des motifs sur les grilles aux alentours de l’esplanade pendant que le groupe d’adulte décorait avec des guirlandes de physalis. Nous avons commencé ensemble une fresque en céramique pour la cour de l’école qui représente un sous-bois, qui sera sans doute en lien avec l’atelier adulte qui va commencer.


En œuvrant dans l’espace urbain, j’ai tout de suite entendu l’inquiétude des enfants - et Leslie m’en a parlé également - qui pensaient que nous n’avions pas le droit de faire une cabane, de toucher aux cerisiers, etc.
Au contraire les adultes, étaient ravis et manifestaient grandement leur plaisir de voir l’espace bouger et vivre, ils nous remerciaient vivement d’embellir leur environnement, nous encourageaient à « continuer comme ça ». Ils n’ont eu aucun mal à investir le mobilier urbain : bancs, lampadaires, grilles et les cerisiers.
Ma démarche est de donner à voir ; amener à porter le regard, voire mener une réflexion sur l’espace extérieur. La réappropriation de l’espace publique est au cœur de ce travail entre Street Art et Land art. Pour exister, l’espace publique doit appartenir aux habitants : mais est-il partagé ? Ressenti ? Ou même simplement vu par les habitants ? Il s’agit de mettre en avant la notion de territoire, du rapport des habitants à leur environnement proche : le quartier Pierre Rollin.

Biographie

Parcours : j'ai toujours vécu près d'un site horticole rural et familial, dont j'ai participé à la reconversion, il y a une vingtaine d’années, en une friche artistique où art, nature et technologies se rencontrent. Après un cursus scientifique, j'ai opté pour des recherches et expérimentations en arts plastiques : mon travail prend corps principalement autour de la gestuelle et de l'environnement, à travers des matières qui se chevauchent, des médiums qui s'hybrident. Actif dans le collectif artistique et culturel de la Briqueterie à Amiens, j'aime partager et découvrir, échanger tant avec des professionnels que des profanes.


Motivations : pour le projet Rollin(g) Stones je souhaite travailler la notion de territoire, en incitant les habitants à se l’approprier, comme je l’ai déjà proposé dans divers ateliers liés au LandArt, à travers le tressage et d’autres techniques. L’idée de « passage » me semble un symbole intéressant pendant la transition du quartier. Suite à notre travail dans la rue en juillet 2020, j’ai constaté que les habitants étaient en recherche d’activités liées à la terre, je proposerai naturellement des actions en ce sens.

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